C'est au mois d'octobre 2020 que notre collègue Anne-Julie Morasse a fait son entrée au Comité de Solidarité/Trois-Rivières. Voici une brève entrevue retraçant les faits marquants de son parcours avec nous.
Dans quel contexte es-tu arrivée au Comité de Solidarité/Trois-Rivières, en octobre 2020 ?
Je venais tout juste de terminer mes études, un bac multidisciplinaire à l'Université Laval, le printemps d'avant. J'étais de retour à Trois-Rivières et j’avais travaillé à Moisson Mauricie quelques mois, pendant la pandémie. Puis j’ai vu passer une offre d'emploi au Comité et, comme c'était un organisme que je connaissais un peu pour avoir déjà assisté à l'une de leur conférence, je me suis dit pourquoi ne pas m'essayer. Je me disais que ça serait super comme premier vrai emploi de ma vie d'adulte.
Quelles compétences as-tu pu développer tant sur le plan professionnel que personnel à travers tes 4 années à l’emploi du CS3R ? Comment dirais-tu que tu évolues au fil des ans ?
Je dirais que j'ai appris énormément de choses au Comité, autant en terme de connaissances liées aux enjeux mondiaux que d’éléments plus techniques liés à l’organisation d’événement et le recrutement de personnes. Et surtout, je dirais qu’au fil des années, j’ai vraiment pris de la confiance en mes capacités. Et ça, ça a été grâce à mes collègues qui m'ont vraiment bien accompagné là-dedans. J’ai toujours été engagée et impliquée, mais depuis quatre ans je dirais que ma flamme militante est toujours plus enflammée et animée.
Peux-tu partager un projet ou une initiative dont tu es particulièrement fière et qui a eu un impact significatif sur la sensibilisation à la citoyenneté mondiale?
L'année dernière, au printemps, nous avons monté une campagne avec plusieurs militantes du Comité pour organiser une action pour le Jour de la Terre. On s'appelait le collectif, Deux roues et des lettres et dans ce collectif-là, on voulait porter la voix des jeunes auprès de nos élus provinciaux en matière de lutte aux changements climatiques et de protection de l'environnement.
Donc on a contacté plusieurs intervenant-e-s et enseignant-e-s pour que des jeunes, autant du primaire qu'à l'université, écrivent des lettres demandant au gouvernement de mieux protéger la planète. On a réussi à amasser 500 lettres de ces jeunes-là. Des lettres qui étaient vraiment belles parce que il y avait autant des jeunes de 5 ans qui ont dessiné des arbres et de la nature que des jeunes du secondaire qui étaient plus politisés et puis qui faisait vraiment des demandes concrètes et en matière de lutte aux changements climatiques.
Puis la cerise sur le Sunday, c'était vraiment d'aller porter ces lettres-là en compagnie d'une vingtaine de cyclistes à Québec. On est parti de Trois-Rivières, puis en deux jours, on a pédalé jusqu'à Québec pour se rendre à la grande manifestation nationale pour finalement aller lire ces lettres-là à travers un discours et on a pu les remettre dans les mains des élus à Québec. Ça eu des belles retombées et puis on peut dire qu’on a atteint notre objectif : porter la voix des jeunes aux élus de l’assemblée nationale. Ça été une action qui est des plus significative pour moi et qui a été aussi vraiment vraiment amusante.
Je pense aussi au moment où on avait entendu dans les médias que le bac brun allait tarder en Mauricie et que le compostage domestique allait arriver quelques années plus tard alors que [presque] partout au Québec, ça faisait plusieurs années qu’on avait le bac brun et qu’on compostait.
Avec le groupe Citoyen-ne-s du monde de chez nous, on était plusieurs à se rassembler et se demander qu'est-ce qu'on pourrait faire pour accélérer un peu tout ça? Considérant que d'enfouir les matières organiques contribuent beaucoup au changement climatique, on a voulu se mobiliser. On a organisé plusieurs actions par rapport à ça et des sorties dans les médias. Avec ça aussi on a pu voir de belles retombées parce que le maire de Shawinigan, Michel Angers, [président d’Énercycle, la régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie] a finalement annoncé que ne serait pas reporté à 2025 comme ils le prévoyaient, mais que ça allait être plus tôt que prévu. C’est donc un autre bel exemple d'action qui fait bouger les choses.
Quels défis récurrents rencontres-tu dans la promotion de la citoyenneté mondiale, dans les écoles ou avec le grand public, et comment parviens-tu à les surmonter?
Je pense que l’un des défis principaux, et je pense que mes collègues seraient d’accord avec ce que je vais dire, c'est surtout de mobiliser le public. Autant pour les jeunes que l’on souhaite mobiliser et impliquer dans nos divers projets que les adultes quand on organise la projection d'un film ou une conférence, c’est de plus en plus difficile de faire sortir les gens de chez eux.
Il faut travailler fort pour que les gens aient plus envie d'entendre parler de ces enjeux-là, mais surtout qu’ils se mobilisent et s'impliquent à long terme pour voir des changements collectifs.
C’est un défi de tous les jours et comment on fait pour le surmonter ? Eh bien, je pense que c’est surtout en essayant d'innover et d'être original. On essaie aussi d'aller rejoindre des publics qu'on rejoint moins, donc d’aller voir certaines communautés et certaines personnes qui sont d’emblée moins présentes à nos activités. On essaie de montrer que l'engagement citoyen, c'est quelque chose qui peut être enrichissant et vraiment le fun.