La mise en commun de nos expertises a permis des miracles en renforçant le travail et les capacités de nos partenaires du Sud afin qu'ils se réapproprient leur développement. Par contre, aujourd'hui, nous ne pouvons passer sous silence la crise majeure qui menace l'existence et la pérennité de centaines de partenariats Nord-Sud.
Effectivement, depuis juillet 2010, c'est désormais sur la corde raide que les OCI font face aux nouvelles politiques de l'Agence canadienne de développement international (ACDI) lesquelles, en raison d'appels de projets s'appuyant sur une approche mettant en concurrence les OCI, défavorisent les plus petites organisations en plus de miner la cohésion dans le secteur de la coopération internationale.
Et ce n'est pas l'élection en mai dernier d'un gouvernement conservateur majoritaire qui va améliorer les choses. Les choix politiques déphasés du gouvernement actuel, inspirés d'une idéologie conservatrice et militariste, ont déjà provoqué d'énormes difficultés financières, quand ce n'est pas la fermeture, chez nombre d'organisations de solidarité internationale. Les organisations de femmes ayant des orientations pro-choix, comme celles prenant parti sur des questions comme le conflit israélo-palestinien ou encore la militarisation du Canada, ont vu fondre ou disparaître leur financement en provenance d'Ottawa. Alternatives, Droits et Démocratie, Kaïros, entre autres, ont «goûté à cette médecine» pour avoir fait des choix solidaires courageux.Dans un tel contexte, le projet ambitieux d'une Agence québécoise de développement international (AQDI), piloté par la députée indépendante Louise Beaudoin, ravive toutefois l'espoir. Il consisterait à rapatrier les 800millions$ versés de la poche des contribuables québécois au fédéral à la compétence du développement international pour les investir directement au Québec.
Mais au-delà des gouvernements en place et de leur idéologie, est-il nécessaire de rappeler que la vraie solidarité, celle qui tisse les liens si fructueux entre les peuples, passera toujours d'abord par la mobilisation et l'implication de citoyens et citoyennes épris de justice et d'équité. Nous continuerons donc, sans relâche, à bâtir et à édifier un monde plus juste avec la même ferveur qu'il y a 30 ans. Si l'année 2011 fut celle de l'indignation, nous souhaitons plus que tout que 2012 soit celle de l'engagement.
En espérant vous compter des nôtres.