Le mercredi 22 février 2023, les forces militaires israéliennes ont envahi la ville palestinienne de Naplouse, en Cisjordanie occupée, tuant au moins 11 Palestiniens, dont trois personnes âgées et un enfant, et blessant au moins 100 personnes à l'aide de balles réelles et de gaz lacrymogènes.
Des témoins palestiniens ont rapporté que les forces israéliennes ont pénétré dans un marché bondé du centre ville de Naplouse et ont tiré sans discernement, la plupart des blessés se trouvant à la poitrine et à la tête. Selon le Croissant-Rouge, les forces israéliennes ont empêché les équipes médicales d'atteindre les blessés, et au moins deux journalistes ont été blessés par des balles réelles. Des vidéos circulant en ligne montrent des tireurs d'élite israéliens tirant sur des piétons et un véhicule militaire israélien fonçant directement sur une foule de passants.
Pendant des mois, CJPMO et d'autres groupes de défense des droits de la personne ont averti que le gouvernement d'Israël serait enclin à ce type de violence aveugle et extrajudiciaire dirigée contre un grand nombre de civils palestiniens. Les déclarations canadiennes antérieures, avec des appels tièdes et non spécifiques à la fin de la violence, n'ont pas réussi à tenir le gouvernement israélien responsable de ses actions répressives et provocatrices. Par exemple, une déclaration de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, à la suite de l'attaque de Jénine, comprenait une condamnation générale de la violence contre les civils palestiniens, et plus particulièrement une référence aux "événements récents à Jénine", mais n'abordait pas directement les actions israéliennes.
Plus tard dans la soirée de mercredi, le Canada a émis un faible tweet de "préoccupation" au sujet du meurtre de Palestiniens, mais n'a pas condamné la violence ni même mentionné que c'était Israël qui commettait le meurtre.
Ce massacre a eu lieu moins d'un mois après un raid israélien sur Jénine le 26 janvier, qui a tué 10 Palestiniens. Parmi les personnes tuées figuraient Majida Obaid, 61 ans, et deux enfants, Wasim Amjad Aref Abu Jaes (16 ans) et Abdullah Marwan Juma'a Mousa (17 ans). L'attaque a été condamnée par les experts en droits de l'homme de l'ONU comme un possible crime de guerre (cliquez ici pour écouter notre conversation avec la rapporteuse spéciale de l'ONU Francesca Albanese sur le podcast Debrief de CJPMO).