Apparaissant complexe au premier abord, le conflit entre Israéliens et Palestiniens est plutôt simple. La terre des Palestiniens a été accaparée par l’envahisseur israélien à partir du 19e siècle. Le slogan « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » n’est que le premier mensonge qui servira de prétexte pour expulser les Palestiniens de leurs terres, les refouler dans de minuscules territoires incultes, leur faire subir la violence de l’occupation militaire et les contraindre à la pauvreté et à l’humiliation quotidienne. Saississons le 29 novembre, Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, pour comprendre l’ABC de ce conflit en trois question.
Qui sont les Palestiniens?
En 1882, le territoire de la Palestine, alors administré par l’Empire ottoman, compte environ 300 000 habitants très majoritairement arabes (musulmans ou chrétiens). Ils occupent et cultivent cette terre depuis des centaines d’années. Et c’est surtout à partir de la fin de la Première Guerre mondiale que les Palestiniens ont été progressivement chassés de leurs terres par des immigrants juifs. En 1948, quand l’État d’Israël est créé, 800 000 Palestiniens sont expulsés ou fuient les violences. C’est ce que l’on appelle la Nakba (la catastrophe). Ils s’entassent aujourd’hui dans les minuscules territoires palestiniens de Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est, ou encore dans des camps de réfugiés en Syrie, au Liban, en Jordanie et en Égypte. Vivant aujourd’hui sous un total et coercitif contrôle du puissant voisin israélien, les Palestiniens veulent qu’on reconnaisse la souveraineté d’un éventuel État palestinien, que leurs droits les plus élémentaires cessent d’être bafoués et qu’ils puissent vivre dignement.
Qui sont les Israéliens?
Les Israéliens sont des immigrants juifs venus de partout dans le monde à partir des années 1880. Ils fuient les persécutions ou répondent à l’appel du mouvement sioniste prônant le retour à la« Terre promise ». Ils arrivent en terre de Palestine gonflés à bloc avec l’appui financier, moral et politique des grandes puissances (Grande-Bretagne, France, États-Unis). Ils achètent des terres puis en chassent systématiquement les familles de paysans métayers palestiniens qui habitaient là depuis des générations. En 1948, ils sont assez nombreux pour proclamer la création de l’État d’Israël. En 1967, ils envahissent les territoires palestiniens restants, ils annexent Jérusalem-Est et occupent militairement tous ces territoires jusqu’à ce jour. Bénéficiant de milliards de dollars d’aide militaire des États-Unis, Israël est considéré comme le gendarme de ces derniers au Moyen-Orient. S’étant déjà emparés par la force de meilleures terres, les Israéliens, du moins une partie d’entre eux, rêvent de réaliser le « Grand Israël », un État juif qui engloberait aussi les territoires palestiniens, mais vidés de leurs populations arabes.
Que dit le droit international ?
Selon la Charte de l’ONU, Israël agit en totale illégalité envers les Palestiniens. On ne compte plus les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de Sécurité exigeant que l’armée israélienne se retire des territoires occupés, que l’État d’Israël compense les Palestiniens qui ont perdu leur terre et leur maison et qu’il reconnaisse la légitimité d’un État palestinien. Israël doit aussi cesser la colonisation des territoires palestiniens. L’ONU estime qu’en 2020, le nombre de colons israéliens installés illégalement en territoires palestiniens était de 630 000, un chiffre sans cesse en croissance. Le traitement qu’Israël inflige aux Palestiniens - arrestations arbitraires, même d’enfants, coupures d’eau et d’électricités, destruction de maisons, pauvreté, attentes injustifiées aux checkpoints de l’armée, etc. – est sans cesse dénoncé par l’ONU et par une majorité des pays et de la population mondiale. Amnistie internationale a même publié en février 2022 un volumineux et rigoureux rapport qui conclut que l’État d’Israël est coupable du crime d’Apartheid envers les Palestiniens.
Peu de pays dans le monde ont un bilan aussi déplorable qu’Israël en matière de droits humains, mais malgré tout, cet État voyou peut compter sur le soutien indéfectible des États-Unis (et souvent de celui du Canada) pour continuer d’agir ainsi. Cherchez l’erreur!