Par dAniel Landry
Du 1er au 12 novembre 2021 se tient la COP26, la conférence de Glasgow sur les changements climatiques. Beaucoup d’espoirs sont placés dans « cette rencontre de la dernière chance ». Au dire de plusieurs experts, il pourrait en effet s’agir du dernier moment où les leaders de la planète peuvent empêcher le réchauffement d’atteindre des niveaux jugés « dangereux » pour la survie de l’humanité. Devant une telle pression, difficile de croire que les dirigeants demeureront impassibles. N’est-ce pas? Pourtant, Copengahue 2009 n’était-il pas aussi le sommet de la dernière chance? À moins que ce n’était Paris en 2015?
Dans un rapport du GIEC présenté en août dernier, la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’humanité était évoquée. On faisait alors référence à la quasi-impossibilité de limiter le réchauffement à moins de 2 degrés Celsius. Difficile de ne pas être inquiet devant ces constats. Mais difficile également de ne pas être cynique quand on sait que des signaux d’alarme sont envoyés depuis des décennies pour appeler les décideurs à agir. Depuis la publication du rapport « Les limites à la croissance » en 1972 (rapport Meadows), un travail de sensibilisation s’est clairement et efficacement effectué. Les enjeux des changements climatiques sont aujourd’hui mieux connus qu’il ne l’était à cette époque. Grâce aux experts, militants et intellectuels du climat, la population est informée et plus mobilisée que jamais face aux risques climatiques. On peut même être rassurés et encouragés quand on voit des politiciens parler aussi ouvertement de réduction de gaz à effets de serre et de la fin de l’exploitation pétrolière, car il semble que le discours ait percolé au-delà des mouvements écologistes. Pourtant, les actions, elles, demeurent modestes et absolument pas à la hauteur des défis de l’heure. Jamais n’avons-nous aussi clairement encouragé un mode de vie consumériste.
Légende : Grâce aux experts, militants et intellectuels du climat, la population est informée et plus mobilisée que jamais face aux risques climatiques.
Crédit : CS3R
Réjouissons-nous que le président Biden se fixe des objectifs de réduction de 50 % des émissions du pays le plus puissant de la planète d’ici 2030. Cela permet d’ailleurs au gouvernement canadien de niveler vers le haut ses propres objectifs. Cependant, quand on voit des pays faire des pressions pour réduire les objectifs à atteindre (Arabie Saoudite et Brésil notamment), il y a lieu de croire que la géopolitique et la diplomatie ont peut-être atteint leurs limites d’action dans ce domaine. Quand on voit des gouvernements revenir sur leur parole au moindre contrecoup économique ou à la moindre campagne électorale, il y a aussi lieu d’être « climato-résigné ».
Au-delà du sommet de Glasgow, les mouvements citoyens devront continuer de marteler leur message écologiste. L’engagement de Greta Thunberg depuis 2018 a bien démontré qu’en matière climatique, l’heure de la collaboration et du consensus est terminée. Il faut maintenir confronter les décideurs politiques et économiques, que ce soit par des actions en justice, par des boycotts, par des campagnes et actions de toutes sortes. Les décideurs ont besoin qu’on les force à agir et à se fixer des objectifs plus ambitieux que jamais.