par Camille Desjardins
« Je circulais sur la chaussée de la rue Saint-Olivier quand deux voitures de police m’ont interpellé. Allumant ses gyrophares, un premier véhicule de patrouille circulait en sens inverse derrière moi tandis qu’un deuxième s’immobilisait devant moi en montant sur le trottoir. C’est à ce moment que je me suis fait remettre un constat d’infraction de 128 $ pour avoir circulé en planche à roulettes (longboard) sur la voie publique. »
Conformément au Code de la sécurité routière de la SAAQ, il est interdit de rouler sur la chaussée en trottinette, en skis, en patins à roues alignées et en planche à roulettes. Les sanctions peuvent aller jusqu’à 300 $ d’amende avec des points d’inaptitudes au permis de conduire.
Pourtant, la politique de développement durable de la Ville de Trois-Rivières stipule clairement :
«Lors de la séance du conseil municipal du 18 décembre 2018, une délégation d’élèves de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières et de l’Institut secondaire Kéranna est venue déclencher l’état d’urgence climatique.
La cohorte s’est présentée devant le conseil en le sommant de mettre rapidement en œuvre des mesures concrètes pour réduire l’empreinte écologique de la Ville de Trois-Rivières.
C’est à l’unanimité que ce cri d’alarme a été entendu et appuyé par le conseil. Avec cet appui, la Ville de Trois-Rivières reconnaît que des transitions rapides et de grande envergure dans plusieurs domaines, notamment sur le plan du transport, de l’aménagement du territoire et de l’énergie sont nécessaires à court terme afin de limiter les effets néfastes des changements climatiques.
Par cette résolution unanime, Trois-Rivières s’engage notamment à favoriser le transport actif en améliorant le réseau de pistes cyclables, entre autres, et à participer activement au développement d’une solution de transport électrique pour ses besoins corporatifs. »
La ville s’est donc engagée à favoriser le transport actif.D’après le Gouvernement du Canada, la trottinette, le ski, les patins à roues alignées et la planche à roulettes sont considérés comme des transports actifs.
Le code de la sécurité routière et la politique de développement durable de Trois-Rivières entrent donc en conflit. Ce règlement n’est plus adapté à la réalité et aux enjeux d’aujourd’hui. Avec l’arrivé du beau temps, il serait temps que la ville revoie sa politique de règlementation sur les transports actifs pour démocratiser les sports dans notre centre-ville.Certains pourraient arguer que les
planchistes disposent déjà d’installations prévues à cet effet, mais la population de planchistes de la ville de Trois-Rivières ne saurait être contenue dans un espace si restreint (ex. Parc des Ormeaux). C’est encore pire en temps de pandémie alors qu’il est impératif de respecter les mesures de distanciation physique.
Dans les années 1980, les planchistes au Québec revendiquaient le droit d’occuper la rue en se réappropriant l’espace public. L’interdiction de la pratique du skateboard en bordure de rue me semble TRès archaïque et déphasée.
Arrêtons de diaboliser et de stéréotyper les gens qui pratiquent ce sport, faisons preuve d’ouverture et d’inclusivité face à cette activité physique qui est maintenant reconnue aux jeux olympiques.
Vous pouvez me contacter par courriel pour tout commentaire ou question : roulonsatroisrivieres@gmail.com