TEXTE COLLECTIF
publié dans La Gazette de la Mauricie d'AVRIL 2020
Aurélie, Jean-Baptiste, Laurence, Yango et Zoé-Florence sontdes citoyen.ne.s du monde et de chez nous! Ne leur parlez pasd’individualisme, d’égoïsme ou de repli sur soi, il et elles carburent plutôt à la solidarité et à la participation citoyenne.
De plus en plus nombreux à adopter des modes de vie plus respectueux des autres et de leur environnement, les jeunes sont aussi épris de justice et d’équité. Ils ont d’ailleurs été plusieurs à répondre à l’appel du Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R) à participer au projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous! au cours de l’année 2019 et du début de l’année 2020.
Nous sommes fiers de vous faire découvrir quelques-unes des belles personnes qui participent à ce projet et qui s’activent avec cœur et engagement pour améliorer le monde qui les entoure. Elles ont pour noms, Aurélie, Jean-Baptiste, Laurence, Yango et Zoé-Florence. En lisant les courts portraits que nous faisons de ces jeunes, vous en apprendrez plus sur leur engagement citoyen et leur désir d’aller toujours plus loin vers un mode de vie plus durable et plus équitable.
Le projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous! a permis à plusieurs jeunes des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec de développer davantage le goût de l’action citoyenne. Des jeunes militants engagés se sont retrouvés dans le volet politique proposant diverses activités telles que : une simulation des Nations Unies, une participation à une consultation jeunesse municipale, un voyage à New-York au siège des Nations Unies. D’autres ont aussi eu la chance de prendre leur place dans le volet art engagé avec les activités suivantes : deux séjours d’échange et de formation en milieux autochtones, des créations collectives d’œuvres d’art engagées exposées dans trois milieux de la Mauricie, des projections de films et de documentaires.
De plus, à la suite du projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous! des jeunes des communautés allochtones et autochtones de ces régions ont appris à mieux se connaître et ont développé une belle complicité à l’intérieur des différents volets du projet. Depuis, des relations de respect mutuel se sont établies.
Aurélie Bordeleau: passionnée, curieuse, ouverte
Aurélie a complété un baccalauréat en travail social de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Grande voyageuse, elle a parcouru l’Amérique centrale du Mexique à la Colombie en bottes et sac au dos. Elle a participé en août 2019 au projet d’engagement citoyen Week-Éco organisé par Ecolotrip au Bénin avec LOJIQ (les offices jeunesse internationaux du Québec). Si ce n’était de la COVID-19, elle aurait accompagné en avril des étudiant.e.s en Soins infirmiers du cégep André-Laurendeau pour un stage au Sénégal avec le Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R).
Dans le cadre du projet Citoyen.nes.s du monde et de chez nous! Aurélie a tout de suite été interpellée par le volet lié à la politique internationale. Elle a trouvé, dans l’activité Simulation des Nations Unies, une belle opportunité d’apprentissage et d’échanges avec d’autres jeunes qui, comme elle, se sont prêtés au jeu pour représenter, pendant toute une journée, un pays membre de l’ONU. Ils ont pris part à des négociations et ont défendu des enjeux internationaux.Aurélie est une femme engagée, qui a la justice sociale à cœur depuis longtemps : « Mes voyages m’ont rendue encore plus sensible au respect de la dignité humaine. » Elle croit en notre pouvoir de changer les choses : « c’est grâce à Amnistie internationale et à des mouvements comme Time’s up et #MeToo que l’on défend les droits des femmes. »
Avec des ami.e.s, le jour du vendredi fou, pour contrer la chasse aux aubaines, Aurélie s’est impliquée dans une sorte de friperie solidaire, c’est-à-dire un échange de vêtements. Une contribution était proposée pour le Réseau In-Terre- Actif (www.in-terre-actif.com). Pour Aurélie, nos gestes de la vie quotidienne peuvent avoir des impacts importants sur les changements sociaux; c’est pourquoi elle agit!
Jean-Baptiste Biroté: empathique, sportif et engagé
Jean-Baptiste est de culture autochtone et appartient à la nation atikamekw. Il vit à Trois-Rivières depuis plusieurs années déjà. Ce jeune homme de nature très calme est aussi un fonceur. Il siège au conseil d’administration du Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières. En plus d’être un membre actif et un consultant de l’organisme, il s’y adonne à des activités sportives et culturelles : volleyball, perlage, capteurs de rêves, etc.
Il a participé au projet Citoyen.ne du monde et de chez nous! dans le volet Art engagé (Réconcili’art) avec l’équipe du Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R). Ce projet a été réalisé sur le site enchanteur du domaine Notcimik dans la forêt mauricienne au nord de La Tuque ainsi qu’à la maison des jeunes de Wemotaci. Des jeunes autochtones et des jeunes allochtones se sont donné la main pour réaliser une œuvre picturale sur une grande toile comme un territoire commun.bJean-Baptiste a vu dans ce projet l’opportunité de briser les stéréotypes qu’il peut y avoir entre les différentes nations.
Jean-Baptiste a hérité du goût de l’engagement social de sa famille. Ses parents siègent tous les deux, à Wemotaci, sur Le conseil des sages (une des trois instances du SIAA : système d’intervention d’autorité atikamekw). Son frère jumeau travaille comme organisateur au Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières; même la famille élargie aide la communauté.
Jean-Baptiste ne sait pas encore s’il veut devenir intervenant communautaire, infirmier ou éducateur spécialisé, mais il est certain de vouloir continuer son engagement social. Il veut collaborer à apporter des changements positifs dans notre société.
Laurence Vallières: énergique, passionnée, leader
Laurence est une véritable boule d’énergie. Elle termine des études en Techniques de travail social au Cégep de Trois-Rivières. Elle travaille comme intervenante à la maison des jeunes, Le Transit, et est membre du Comité jeunesse, une cellule militante du Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R). Elle est de toutes les causes : « J’ai la justice sociale tatouée sur le cœur ».
Sa participation au volet Art engagé (Réconcili’Art) du projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous! a été pour elle une occasion d’aller vers l’autre : « Au domaine Notcimik, j’ai ressenti vraiment toute l’importance de l’inclusion sociale; nous étions minoritaires sur le territoire autochtone; cela m’a permis de prendre conscience des multiples facettes de l’oppression et de la stigmatisation subies par les minorités. J’ai trouvé que c’était une expérience très enrichissante et que le thème « Unis dans la diversité » était très bien choisi, car nous avons créé des liens ».
Laurence a aussi participé au volet politique du projet, dans l’activité Simulation des Nations Unies. Elle rêve du partage des richesses, d’une société plus inclusive, équitable et solidaire. C’est pour toutes ces raisons qu’elle est inscrite au baccalauréat en travail social et souhaite faire un certificat en philosophie féministe.
Pour Laurence, sensibiliser les gens à s’ouvrir aux réalités vécues par les groupes minoritaires, c’est une lutte de tous les jours. Elle participera aux prochaines activités organisées par le CS3R, telle que la Vente-trottoir équitable sur la rue Notre-Dame à Trois-Rivières au mois de mai. Passez lui dire bonjour; son optimisme et sa joie de vivre sauront vous contaminer.
Yango Razakamamanifidinya: curieuse, aventureuse et optimiste
Vers l’âge de neuf ans, cette jeune insulaire quitte la République de Madagascar pour s’installer avec sa famille au Québec. Elle amènera dans ses valises une belle sensibilité pour la poésie, un intérêt certain pour la littérature et même pour l’écriture journalistique. Yango est présentement aux études au Cégep de Trois-Rivières en Sciences humaines, profil individu.
En 2018 à l’école secondaire des Pionniers de Trois-Rivières, avec le projet Change le monde une œuvre à la fois, Yango entend parler pour la première fois du Comité Solidarité/Trois-Rivières (CS3R). Cette année, la présentation du projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous!, volet politique, piquera immédiatement sa curiosité et son désir toujours plus grand d’apprendre sur le monde qui l’entoure.
Elle participe avec enthousiasme à l’activité Simulation des Nations Unies et gardera un souvenir impérissable du Voyage à New York qui lui permettra de confirmer son choix de carrière. C’est en effet à la suite de la visite du siège des Nations Unies, ce haut lieu géopolitique et historique impressionnant autant par son architecture que par sa mission, que Yango aura la confirmation qu’elle fera des études en droit pour devenir avocate. De plus, lors de ce voyage, la visite de la galerie en plein air des tagueurs de la Street-Art à Brooklyn lui aura permis de satisfaire son côté artistique et de jeune engagée
.Pour Yango, la participation au projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous!aura été assurément le début de quelque chose de plus grand. Elle souhaite, dans un avenir rapproché, poursuivre son engagement auprès du Comité jeunesse du CS3R.
Zoé-Florence Julien: sensible, ouverte d’esprit, empathique
Zoé-Florence étudie présentement en Techniques de travail social au Cégep de Trois-Rivières. Elle est représentante de son Programme à l’Association générale des étudiants (AGECTR). Elle fait également un stage au département des services psychosociaux de cet établissement où elle s’active à l’accueil des étudiants internationaux et à la réalisation de la semaine interculturelle.
Elle souhaite en connaître davantage sur les grands enjeux sociaux et c’est pour cette raison qu’elle a eu un grand intérêt pour le volet politique du projet Citoyen.ne.s du monde et de chez nous! : « J’aime la politique et les droits humains, j’avais envie d’en connaître plus sur les Nations Unies ». L’activité de simulation des Nations Unies lui a permis de porter un regard critique sur l’importance de l’image des pays les plus influents.
Zoé-Florence a encore les yeux pétillants lorsqu’elle parle de ses expériences organisées par des organismes de coopération internationale (OCI). Avec Québec sans frontières, dans la magnifique ville de Turrialba au Costa Rica, elle a défendu, avec un groupe de personnes d’ici, les droits des LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres). Elle a aussi fait un stage de développement local au Sénégal avec le Cégep et le Comité de Solidarité/Trois-Rivières.
Avec sa voix douce et feutrée, Zoé-Florence se porte à la défense des droits humains, comme militante écologiste, cyber activiste et féministe. Elle sait s’indigner contre l’injustice et se mettre en action pour apporter des changements.
2021 sera pour elle une année importante, car elle sera officiellement technicienne en travail social et devra affronter un nouveau défi : le marché du travail. Soyez rassurés, elle continuera à s’indigner.