Par Jean-Marc Lord. Directeur général.
À l’approche de la Journée internationale de la Paix, le 21 septembre prochain, on ne peut que constater l’énorme chemin qu’il nous reste encore à parcourir pour faire de notre monde un lieu exempt de toute forme de domination politique, économique et militaire.
Un nombre de plus en plus inquiétant
Selon l’organisme canadien Project Ploughshares qui recense et analyse les conflits et les dépenses militaires des États, le monde comptait, en décembre 2017, 28 conflits militaires, soit 4 de plus qu’en 2010. Bien que ce nombre soit moins élevé qu’en 1994, alors que 44 conflits faisaient rage, on constate, dans les dernières années, une inquiétante augmentation du nombre de conflits armées.
Les conflits armés les plus meurtriers
C’est sans surprise la guerre en Syrie qui remporte la palme du conflit le plus meurtrier des dernières années, suivit de près par celles en Afghanistan, en Irak et au Yémen. Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, alors que 3 millions de Syriens auraient été blessés, plus de 500 000 personnes auraient perdu la vie dans ce conflit. En à peine 8 ans, la moitié des Syriens ont dû quitter leur foyer afin de fuir les horreurs de la guerre. Près de 6 millions d’entre eux se sont réfugiés dans des pays voisins de la Syrie comme la Jordanie et le Liban. On estime qu’environ 50% des écoles et des hôpitaux du pays ont été détruits.
Des milliards en dépenses militaires
Chaque jour, 5 milliards de dollars US sont accordés aux dépenses militaires. En 2018 seulement, les États-Unis y ont consacrée 648 milliards de dollars US, soit 36% des dépenses mondiales. Les autres champions en matière de dépenses militaires sont, dans l’ordre, la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Inde, la France et la Russie. Quant au Canada, en 2018 seulement, 21,6 milliards de dollars ont été consacrés aux dépenses militaires, une importante augmentation par rapport à 2016 (17,8 milliards).
Armé jusqu’aux dents
Avec ses plus de 2 millions de combattants, ses 10 porte-avions, ses 7000 avions de combat, ses 8000 bombes et missiles nucléaires et ses 18 000 chars d’assaut, les États-Unis sont sans conteste la plus grande puissance militaire du monde. Environ 10% des effectifs militaires étatsuniens sont déployés à l’étranger dans l’une des 800 bases militaires appartenant aux États-Unis un peu partout sur le globe. Sur les 244 années d’histoire de ce jeune pays, rares sont celles où il n’a pas été en guerre, et ce, aussi bien sur son propre territoire qu’à l’étranger.
Beaucoup d’argent, peu de résultats
Alors que les États justifient souvent leurs dépenses militaires sous le couvert de la défense ou de l’aide humanitaire, les forces armées servent malheureusement plus souvent qu’autrement à assurer la mainmise des plus forts sur les richesses et les ressources des plus faibles. La guerre a pourtant prouvé très souvent son inefficacité à régler les conflits. Une étude de l’université de New York a ainsi démontré que 97 % des interventions militaires étatsuniennes entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale et 2008 ont échouées à ramener la paix et la démocratie. On n’a qu’à penser aux guerres qui font actuellement rage en Afghanistan, en Irak et en Libye. Si ces guerres ont rapporté de gros profits aux fabricants et aux marchands d’armes, les Afghans, les Irakiens et les Libyens attendent toujours de voir leur situation s’améliorer.
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, alors que 3 millions de Syriens auraient été blessés, plus de 500 000 personnes auraient perdu la vie dans ce conflit. En à peine 8 ans, la moitié des Syriens ont dû quitter leur foyer afin de fuir les horreurs de la guerre. Près de 6 millions d’entre eux se sont réfugiés dans des pays voisins de la Syrie comme la Jordanie et le Liban.