Elizabeth Leblanc-Michaud. Collaboration spéciale.
À l’occasion de la Journée de la Terre du 22 avril dernier, plusieurs groupes environnementaux ont réaffirmé l’importance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C d’ici 2030, afin d’éviter la catastrophe climatique. Alors que le Canada se traîne les pieds dans ce dossier, le Costa Rica fait office de leader mondial en matière d’environnement. Voyons un peu ce qu’il en est des deux côtés.
Le Costa Rica, un pionnier en matière d’environnement
Pas loin de 6% de la biodiversité mondiale se retrouve au Costa Rica. Afin de protéger sa faune et sa flore, le pays s’est doté de politiques gouvernementales rigoureuses. Aujourd’hui, le Costa Rica peut se targuer d’avoir 25% de son territoire occupé par des zones protégées. Depuis plusieurs dizaines d’années, ce petit pays d’Amérique Centrale s’est également engagé dans la décarbonisation, un processus visant la réduction progressive de l’utilisation d’énergies fossiles. Selon les dernières estimations, 98,7% de l’électricité du pays était produite par des énergies renouvelables. Au printemps 2018, le nouveau président du Costa Rica Carlos Alvarado a témoigné d’un désir d’aller encore plus loin en promettant que la production énergétique du pays proviendrait en totalité de sources renouvelables d’ici 2020.
Le Canada, un exemple à ne pas suivre
Au Canada, la majorité des émissions de gaz à effet de serre sont le fruit de l’exploitation d’énergies fossiles. Seulement 17,5% de l’énergie produite proviendrait de sources renouvelables. Selon un rapport produit récemment par Environnement Canada, non seulement le Canada se réchaufferait deux fois plus rapidement que le reste du monde, mais ses émissions de gaz à effet de serre (GES) auraient augmenté de huit millions de tonnes, passant de 708 à 716 millions de tonnes, entre 2016 et 2017. Pour ajouter à ce triste tableau, de nombreuses espèces sont gravement menacées par l’inaction du gouvernement canadien dont le caribou boréal, le carcajou et le béluga. Au royaume du hockey, moins de 10% du territoire est protégé par des politiques gouvernementales.
Les droits des communautés autochtones bafouées
De par les liens étroits qu’elles entretiennent avec la nature, les communautés autochtones sont les premières touchées par les changements climatiques. Certaines d’entre elles voient également leurs territoires être menacés par des projets de très grandes envergures comme l’implantation d’un oléoduc dans le nord de la Colombie Britannique, ou la construction d’un nouveau barrage hydroélectrique au Costa Rica. Même si les communautés autochtones sont souvent les premiers à manifester leur désaccord avec de tels projets, ils sont souvent victimes de répression de la part des compagnies et des gouvernements concernés. Qu’il s’agisse de la construction d’infrastructures nécessaires à la production d’énergie renouvelable ou d’énergie non-renouvelable, on se doit donc non seulement de tenir compte de l’environnement, mais également des droits des Premières Nations.
Les éoliennes de Tierras Morenas, au bord du lac Arenal, au Costa Rica.