NOM DU PROJET : PROGRAMME DE COOPÉRATION CLIMATIQUE INTERNATIONALE (PCCI)
PAYS : BURKINA FASO
RÉGIONS: CENTRE-SUD, NAHOURI, PO, GUIARO, TIEBELE, ZIOU ET ZECCO
PARTENAIRE TERRAIN : ASSOCIATION GA MO WIGNA
PARTENAIRES QUÉBÉCOIS : LE GRAND CONSEIL DE LA NATION WABAN-AKI (GCNWA) ET L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES (UQTR)
DURÉE DU PROJET : JANVIER 2021 — DÉCEMBRE 2023
FINANCEMENT : GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (PLAN D’ACTION 2013-2020 SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES)
DOMAINES D’ACTIVITÉ: RÉSILIENCE CLIMATIQUE, ÉCOLOGIE, ÉCONOMIE VERTE
NOTRE PROJET
En étroite collaboration avec l’association Ga Mo Wigna (GMW), le Grand Conseil de la Nation Waban-Aki (GCNWA) et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), le CS3R se consacre au développement de stratégies d’atténuation des impacts des changements climatiques au Burkina Faso. Dans une optique de renforcement durable des capacités, le CS3R s’appuie sur la consolidation institutionnelle, le transfert de connaissances scientifiques et technologiques et la diversification des activités économiques à faible impact environnemental afin de réduire la vulnérabilité climatique du pays.
D’un point de vue organisationnel, le CS3R épaule GMW dans la rédaction et la mise en œuvre de plans d’adaptation aux changements climatiques (PACC) dans cinq communes du Nahouri. Cette action vise à ancrer les changements climatiques au cœur du processus décisionnel des mairies afin de favoriser une action collective et concertée à l’égard des moyens déployés pour optimiser la résilience climatique des communautés. La rédaction des PACC est un processus collaboratif à l’intérieur duquel les communautés locales occupent un rôle central. Les populations sont périodiquement consultées au moyen d’entrevues de groupes réalisées par Ga Mo Wigna et les propositions font l’objet d’ateliers de validation avec l’ensemble des décideurs de la région avant d’être ajustées et adoptées. Ce renforcement systémique est assurément essentiel à l’adoption d’une conscience écologique collective et à l’édification d’un cadre administratif réactif aux enjeux climatiques.
Pour soutenir l’agriculture de manière résiliente et avoir un faible impact environnemental, des formations sur la mise en place d’andains de compost ont été données aux producteurs. Les projets pilotes ont démontré l’efficacité et la simplicité de la technique, qui est désormais maîtrisée par bon nombre de producteurs.
À travers le projet, plusieurs formations ont été données aux groupes d’acteurs: changements climatiques et résilience, entrepreneuriat, méthodes phytosanitaires, semences améliorées, transformation du soja, production de savon, utilisation des foyers roumdés, etc. Les formateurs de Ga Mo Wigna se sont déplacés dans les villages, accompagnés dans certains cas d’experts locaux et on pu rejoindre notamment les producteurs, groupes de femmes et décideurs.
Durant les trois années qu’ont duré le projet, une table de concertation sur la résilience aux changements climatiques (TCRCC) a été mise en place et a tenu ses activités annuelles. Bon an mal an, on y a accueilli entre 70 et 100 personnes par édition. Paysans, chefs coutumiers, maires, préfets, entrepreneurs locaux, services techniques gouvernementaux, scientifiques y étaient rassemblés pour discuter et valider les résultats obtenus dans le cadre des activités du projet et pour se concerter sur la suite. La présidence a été assurée par la Secrétaire générale représentant le Haut commissaire de la province du Nahouri, avec la présence de la directrice régionale de l’environnement et de l’économie verte et des changements climatiques et le directeur du conseil régional de la région du Centre-sud. Cette TCRCC s’est pérennisée et est désormais le lieu de rencontre des sphères politique, scientifique, économique, environnementale et la population sur les questions relatives aux changements climatiques.
Le projet permet de soutenir une diversité d’activités génératrices de revenus à faible impact environnemental. Des foires artisanales se sont tenues dans des villages de la région permettant aux artisans et producteurs de se rencontrer, échanger sur leurs pratiques et vendre leurs produits.
NOTRE PROJET (suite)
D’ailleurs, l’implantation d’un système d’information d’alerte précoce au Nahouri (SINAP-N) permettra aux instances gouvernementales de diffuser des informations rigoureuses au sujet des tendances climatiques régionales. Grâce à l’expertise de professeurs et d’étudiants chevronnés du Département des sciences environnementales de l’UQTR, le SINAP-N constituera un outil puissant de prévision et de détection des perturbations climatiques dans la région. Par le biais de la collecte et l’archivage de données sur le climat, le projet contribue à rendre les collectivités plus fortes en les soustrayant aux imprévisibilités liées aux changements climatiques. Une démarche qui permettra finalement aux autorités d’entreprendre des actions décisives en matière de prévention des dommages climatiques.
Enfin, notre organisation effectue des efforts avec les groupes du GMW afin de substituer les activités agricoles polluantes à des méthodes de travail alternatives respectueuses de l’environnement. Ce troisième champ d’action vise la diversification des activités économiques locales afin d’adopter de nouvelles sources de revenus faibles en émissions de gaz à effet de serre : aménagement de jardins communautaires, restauration de parcelles dégradées, reboisement, compostage. Ce volet permet également de développer des activités de transformation et de production favorisant l’autonomisation des femmes, notamment avec le soumbala (condiment utilisé pour assaisonner le riz ou les légumes), le karité (arbre dont le fruit de karité, matière brute du beurre de karité, est issu) et la fabrication de savons artisanaux.
À travers le projet, plusieurs formations ont été données aux groupes d’acteurs : changements climatiques et résilience, entrepreneuriat, méthodes phytosanitaires, semences améliorées, transformation du soja, production de savon, utilisation des foyers roumdés, etc. Les formateurs de Ga Mo Wigna se sont déplacés dans les villages, accompagnés dans certains cas d’experts locaux et ont pu rejoindre notamment les producteurs, groupes de femmes et décideurs.
Pour améliorer la productivité au champ et pour diminuer les risques associés à l’usage des produits de synthèse ajoutés à l’agriculture, les producteurs agricoles sont formés aux techniques de soin des cultures. Cela permet de limiter la quantité d’intrants nécessaires à la production. On forme également à une meilleure utilisation des produits dits phytosanitaires. Ces formations endogènes mettent en valeur les savoirs locaux et sont soutenues par des experts en agronomie. Elles présentent donc les solutions les mieux adaptées au contexte local en respectant le mode de vie des gens.
La pépinière centrale a permis de produire des plants pour les jardins polyvalents communautaires, pour le reboisement et pour les stratégies agroforestières. Dans le cadre du volet d’agroforesterie, on remet des plants aux populations. Les espèces sont choisies pour les services qu’elles rendent sur le plan environnemental (lutte au déboisement, retenue d’eau, diminution de l’érosion, compagnonnage, etc), social (plant nourricier, matière première pour des soins, conservation du mode de vie, etc) et économique (production de matière transformable et commercialisable à l’échelle locale).
Des groupements de femmes ont été formés à la transformation de diverses matières premières pour soutenir leurs activités économiques à faible impact environnemental. Les activités s'inscrivent dans le respect du mode de vie local, vise l’autonomisation des femmes et une plus grande résilience alimentaire et économique des ménages. Ici, on voit un groupement de femmes en pleine formation sur la transformation du soja.
Ga Mo Wigna
PAYS : BURKINA FASO
LOCALISATION DU SIÈGE SOCIAL : MAIRIE DE PÔ, SECTEUR°3
PRÉSIDENT : YAYA YAGUIBOU
DOMAINES D’ACTIVITÉ : DÉVELOPPEMENT DURABLE & SAINE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
SITE WEB : HTTP://GAMOWIGNA.BLOGSPOT.COM
L’ONG dont le nom signifie « La nature, c’est la vie » en langue locale Kassem, se démarque par sa volonté de développer et de mettre en place de meilleures pratiques en matière de gestion des ressources naturelles et de protection de l’environnement dans le pays. Elle réalise principalement ses objectifs grâce à la concertation des communautés locales et des décideurs publics dans l’élaboration de projets et de politiques visant la préservation, la pérennisation et la restauration du territoire.
GMW est un partenaire de choix pour le CS3R puisqu’il s’agit d’un acteur crédible, expérimenté et profondément enraciné auprès des instances publiques locales afin de discuter des questions d’environnement et d’écologie. L’association est reconnue pour favoriser simultanément les savoirs ancestraux et scientifiques, lui permettant ainsi d’agir comme agent de rapprochement entre les populations moins scolarisées et les partenaires fournissant des savoirs techniques. Le GMW assure donc la participation, la synchronisation et la représentation des acteurs à tous les niveaux, afin de construire un environnement sociopolitique ouvert et réceptif aux stratégies d’adaptation des changements climatiques.
Le CS3R et GMW ont d’ailleurs amorcé la première phase de ce projet entre les années 2017 et 2020. Le bilan de ce premier programme fut très positif et a également permis de tirer des conclusions utiles pour établir les priorités de la phase subséquente : il est nécessaire d’impliquer un plus grand nombre de villages au projet, il faut créer de nouveaux outils de détection des conditions climatiques en vue de faciliter la prise de décision et il est essentiel d’accompagner les décideurs dans leur planification institutionnelle environnementale.
Les foyers roumdés utilisent moins de matière pour la combustion et émettent moins de GES que les modèles traditionnels. Ils participent également à la réduction du déboisement des zones bordières du Parc national Kaboré-Tambi ou autres boisés, ils réduisent le temps passé par les femmes à récupérer le bois de combustion, leur permettant de vaquer à des occupations génératrices de revenus, notamment. Finalement, ils sont parfois partagés par plusieurs ménages et Ga Mo Wigna a offert un financement pour l’achat des foyers, responsabilisant les acheteuses et facilitant l’accès.
LE SINAP-N: UN OUTIL DÉVELOPPÉ PAR GA MO WIGNA
Le système d’information et d’alerte précoce pour le Nahouri (SINAP-N) constitue une plateforme de production et de partage de l’information climatique, agro-écologique, socio-économique hydrologique et des alertes précoces au niveau de la Province du Nahouri, dans la Région du Centre-Sud au Burkina Faso. Sa mise en œuvre est participative, car enregistrant l’accompagnement de l’ensemble des Acteurs potentiels de la Province du Nahouri à savoir, les Organisations de la société civile (Associations, Organisations Non Gouvernementales), les Collectivités territoriales locales, les Structures administratives et techniques déconcentrées de l’Etat, les Programmes et Projets de développement.
Le SINAP-N s’inspire de l’Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (ONEDD), un système opérationnel, logé au sein de l’Observatoire National du Développement Durable (ONDD), une des directions techniques du Secrétariat Permanent du Conseil National du Développement Durable (SP-CNDD).
Le SINAP-N est une initiation de l’Association GA MO WIGNA à travers le Projet « Apprendre pour Changer, le Nahouri s’adapte aux défis du changement climatique » (ACN-CC 2021-2023). Le Gouvernement canadien et le Comité de Solidarité/Trois-Rivières (CS3R) du Canada sont les partenaires techniques et financiers de ce Projet. Cette initiative, portée par l’Autorité Administrative de la Province du Nahouri connait l’accompagnement de la plus Haute Autorité de la Région du Centre-Sud, la Direction Régionale en charge de l’Environnement du Centre-Sud, le Secrétariat Permanent du Conseil National du Développement Durable (SP-CNDD) et le Point Focal du Fond Vert Climat du Burkina Faso.
Sa création vise à mettre à la disposition des Décideurs, Producteurs, Chercheurs Etudiants et Organisations de la société civile, des données et informations fiables et pertinentes, afin de contribuer au renforcement de la résilience des populations et des écosystèmes de la Province, face aux défis du changement climatique. Dans cette optique, il se compose d’un Sous-système Production et Diffusion de l’information climatique, agro-écologique, socio-économique hydrologique et d’un Sous-système Diffusion des alertes précoces.
Les informations à diffuser par le SINAP-N porte sur les thèmes suivants : (i) le Cadre stratégique en matière d’environnement et de développement durable ; (ii) le Sol, l’Eau et l’Air; (iii) les Forêts et les pâturages ; (iv) la Diversité biologique; (v) l’Environnement et la Situation économique ; (vi) l’Environnement urbain et villageois; (vii) les Catastrophes naturelles; (viii) les phénomènes d’origine naturelle (arrivée et arrêt tardifs ou précoces des pluies, inondations, sécheresses, vents violents…).
ACCÉDEZ AU SINAP-N EN CLIQUANT ICI
médiathèque
Balado
Discussion avec Issouf Ouandjagabou et Yiwaalo Bado, membres de Ga Mo Wigna (Nos partenaires du Burkina Faso), qui nous parlent de leur projet et de son impact sur leur communauté. Une entrevue réalisée par Eduardo Malpica.
Capsule vidéo - Ga Mo Wigna en 4 questions
Issouf Ouandjagabou, directeur de l'organisme, nous parle de Ga Mo Wigna et de la réalité burkinabé.
Pour plus d'information, veuillez communiquer avec l'équipe à pcci@cs3r.org.
Ce projet est réalisé grâce à la participation financière du gouvernement du Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.