par daniel landry. collaboration spéciale.
Sur la scène internationale, l’année 2017 a été plutôt déprimante, voire inquiétante. Le gouvernement Trump a fait des siennes avec ses politiques anti-migratoires et protectionnistes. Il a aussi attisé le feu du conflit israélo-palestinien avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël. La Corée du Nord, elle, devient plus menaçante que jamais avec ses nombreux essais nucléaires. Les actes terroristes continuent de pleuvoir, particulièrement en Afrique et au Moyen-Orient. Les actions des gouvernements pour lutter contre les changements climatiques semblent à peu près nulles, au Canada entre autres. Devant cet état de fait, que souhaiter pour 2018? Un changement de cap, tout simplement… Voici quelques événements à surveiller en 2018.
L’année sportive
Deux grands événements sportifs se dérouleront en 2018. En février, les Jeux Olympiques d’hiver se tiendront à Pyeongchang en Corée du Sud. En principe, les Olympiques sont le moment de démontrer la fraternité et la saine compétition qui règnent entre nations de la planète. Cette année, ce sera plutôt l’occasion de démontrer la division. La Corée du Nord profitera-t-elle de la couverture médiatique des Jeux, chez son rival du Sud, pour commettre une action d’éclat (un nouvel essai nucléaire, pourquoi pas?). L’absence de la Russie sera-t-elle au centre de l’attention? Cette grande puissance sportive a été mise au banc des accusés en raison du dopage de ses athlètes. Elle sera absente des Jeux pour la première fois depuis la fin de l’ère soviétique (Los Angeles, 1984). Un deuxième grand événement sportif se déroulera cet été, en Russie justement. Il s’agit du Mondial de football. Dans les circonstances, le gouvernement Poutine voudra assurément faire ombrage aux J.O. par la tenue d’un événement grandiose.
L’année électorale
Le Québec sera en élections en octobre 2018. Mais sur la scène internationale, d’autres élections auront également lieu et seront déterminantes dans plusieurs dossiers. Au Mexique (juillet), les difficultés économiques, les tensions diplomatiques avec les États-Unis, ainsi que les scandales de corruption risquent d’avoir raison du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) du président Enrique Peña Nieto. Au Brésil (octobre), l’ex-président Lula pourrait reprendre le pouvoir. Malgré les doutes qui pèsent sur son intégrité à la suite des scandales de corruption, il demeure un personnage très populaire en raison des réformes sociales entreprises au début des années 2000. Enfin, aux États-Unis (novembre), des élections au Congrès seront l’occasion pour les démocrates de redorer leur blason et de servir un sérieux avertissement à l’administration Trump, deux ans avant la présidentielle de 2020.
L’année des négos
Plusieurs dossiers seront toujours en cours de négociation cette année. Qu’adviendra-t-il de l’ALÉNA? Pour l’économie des trois pays d’Amérique du Nord, ces négociations sont cruciales. Elles peuvent être l’occasion de laisser vaincre une vision économique basée simplement sur un rapport de force (America First). Mais elles peuvent aussi être l’occasion de redonner plus de contrôle aux collectivités et de revoir les abus des politiques néolibérales ayant fait autant de ravages ces quatre dernières décennies. Qu’adviendra-t-il du Brexit? Une fois passée la déception de voir le Royaume-Uni quitter l’Union européenne, il faudra s’assurer que les négociations de sortie ne prononcent pas le divorce complet des relations entre États d’Europe. À cette époque où les tensions identitaires croissent, le dialogue entre États est plus que jamais nécessaire. Enfin, qu’adviendra-t-il des négociations sur le climat? Elles se poursuivront à Katowice, en Pologne, en décembre. Le climatoscepticisme de l’administration Trump déprime les écologistes. Il ne faut cependant pas sous-estimer les initiatives d’États comme la Californie et d’autres pays progressistes s’étant donné de réels objectifs – ambitieux – de réduction des gaz à effet de serre. Et le Canada dans tout cela? Le discours écologiste est à point, mais les actions sont absentes. Le gouvernement Trudeau devra passer à l’action.
L’année de la tolérance?
En 2017, l’arrogance, la xénophobie et l’intolérance n’ont fait qu’exacerber des tensions déjà bien présentes sur plusieurs scènes (Israël-Palestine, Syrie, Corées). Le début d’une nouvelle année est l’occasion de prendre des résolutions et faire des vœux. Pour 2018, il n’y a qu’à souhaiter que l’année soit marquée par davantage de tolérance et d’ouverture à l’autre. Qu’on apprenne à mieux gérer les débats identitaires. Qu’on reconnaisse les défis liés au climat. Qu’on combatte les injustices et inégalités. Tout cela est bien idéaliste. Mais les avancées réalisées dans le dernier siècle par la communauté internationale pour faire avancer les droits humains, pour lutter contre l’extrême-pauvreté ou pour améliorer la condition des femmes dans le monde peuvent nous permettre d’espérer que de réels progrès soient toujours envisageables.