ALICE GRINAND
Le Nouvelliste
(Collaboration spéciale) Le 21 septembre sera dédié à la Journée internationale de la paix. Cette journée, décidée en 1981 par l'Organisation des Nations Unies (ONU), fait référence à l'un des objectifs principaux de l'organisation, la promotion de la paix.
Dans cette optique, les chiffres publiés par l'Institut de recherche international de Stockholm sur la paix (SIPRI) peuvent paraître positifs: les dépenses militaires mondiales ont peu ou prou stagné en 2014. En fait, une baisse très minime de 0,4 % a même été enregistrée au niveau mondial, pour atteindre 1776 milliards de dollars, soit 2,3 % du PIB mondial.
Une évolution disparate
Néanmoins, cette évolution n'est pas nécessairement révélatrice d'une diminution, à tout le moins à court terme, du nombre de conflits. En effet, ces derniers ont connu une légère augmentation par rapport à l'année précédente, puisque leur nombre s'élevait à 29 en 2014, répartis dans 26 pays différents, alors qu'on en comptabilisait 28 en 2013. À long terme toutefois, la situation demeure nettement meilleure qu'en 1994, où 44 conflits faisaient rage dans le monde.
De plus, cette diminution des dépenses militaires est loin d'être homogène. Au niveau global, les États-Unis, l'Europe de l'Ouest et l'Amérique du Sud affichent une légère tendance au désarmement, tandis que l'Asie-Pacifique, l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient et l'Afrique ont vu leur budget alloué à la défense augmenter.
Au niveau régional, l'évolution des dépenses n'est pas non plus uniforme. L'Asie en est un très bon exemple. Si la région dans son ensemble a vu ses dépenses militaires augmenter de 5 % en 2014, la Chine, qui représente la moitié des dépenses asiatiques, a augmenté de presque 10 % le budget qu'elle consacre à la défense, dopant ainsi les chiffres régionaux.
Des budgets militaires affranchis des conflits
Le cas de l'Afrique est quant à lui révélateur des disparités conflits/dépenses. Si 42 % des conflits ont lieu sur ce continent, l'Afrique ne représente pas plus de 3 % des dépenses militaires mondiales. Pourtant, c'est dans cette région du monde que le budget consacré à la défense a le plus évolué. Depuis 2005, il a quasiment doublé.
Les budgets militaires sont évidemment soumis aux aléas et conditions économiques. Ainsi, la chute du prix du pétrole à la fin de l'année 2014 risque fort d'avoir une incidence sur le budget militaire des pays exportateurs. Si l'Arabie Saoudite pourra se reposer sur ses réserves financières, d'autres pays seront vraisemblablement directement touchés. La Russie, par exemple, a déjà diminué son budget militaire prévisionnel pour l'année 2015, malgré son engagement armé plus ou moins officiel dans le conflit ukrainien et sa méfiance croissante vis-à-vis de l'Occident.
Le Canada, quant à lui, a augmenté ses dépenses de 5 % en 2015, alors qu'elles étaient en baisse depuis deux ans. Le budget annuel de la défense, qui s'élève à 20 000 millions de dollars, représente plus de 6 fois le budget canadien alloué à l'aide internationale.
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