Avec une grande régularité, l’actualité ramène constamment à l’avant-scène ce désolant conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens. Tout le monde se rappelle que l’été dernier, l’intervention militaire israélienne à Gaza a fait des centaines de morts et des milliers de blessés. Depuis un mois, des tensions resurgissent, cette fois à Jérusalem autour de l’Esplanade des Mosquées. Le gouvernement israélien ayant «fermé» l’accès à la grande mosquée Al Aqsa, mais surtout ayant affirmé son intention de renforcer le caractère juif de l’État d’Israël, il n’en fallait pas plus pour attiser la colère des Palestiniens qui ont la citoyenneté israélienne (20% de la population du pays), mais aussi des millions d’autres qui vivent dans les territoires occupés depuis 1967. La colère gronde à un tel point qu’on craint une nouvelle Intifada.
Les troubles ont toutes les apparences d’un conflit religieux: accès aux lieux saints, exacerbation des violences autour des lieux de culte. Ces tensions religieuses ne doivent pourtant pas faire oublier qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un conflit territorial.
La colonisation au cœur du problème
La ville de Jérusalem occupe une signification particulière pour les Palestiniens et les Israéliens puisqu’elle constitue un lieu saint autant pour les Juifs que les Musulmans, et parce que chacun des deux camps la revendique comme capitale. Depuis la Guerre des Six Jours en 1967, la partie palestinienne de Jérusalem (ce que l’on appelle Jérusalem-Est), de même que le territoire de Cisjordanie, sont occupés militairement par l’armée israélienne. Bien que le droit international interdise ce genre de pratique, le gouvernement israélien poursuit pourtant une politique accélérée de construction de logements et de colonies dans les territoires palestiniens. Le but recherché par Israël étant évidemment d’occuper le territoire et de mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Côté palestinien, on assiste donc au rapetissement continuel d’un territoire qui ne représente qu’une infime portion de ce qu’il était avant la création de l’État d’Israël en 1948.
Une solution est-elle possible?
Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur le plan de partage qui prévoyait la création en Palestine d’un «État juif» et d’un «État arabe». Près de 70 années plus tard, le peuple palestinien n’a toujours pas d’État et le 29 novembre est devenue la Journée de solidarité avec le peuple palestinien.
À court terme, l’espoir d’en arriver à une entente semble bien mince. Cependant, sur le plan diplomatique, un rapport de force plus égalitaire s’établit peu à peu entre les peuples palestinien et israélien. La Palestine est aujourd’hui reconnue comme État membre à l’UNESCO (depuis 2011) et comme État non membre à l’ONU (depuis 2012). Aussi, la Suède est le tout dernier pays à avoir reconnu officiellement l’État de Palestine. D’ailleurs, 134 autres pays du monde l’ont déjà fait, ce qui représente environ 70% des 193 États membres de l'ONU.Les pays comme le Canada qui appuient inconditionnellement le gouvernement d’Israël sont de plus en plus isolés. À moyen et à long terme, la négociation s’imposera d’elle-même.
582 000 colons
Selon le journaliste Armin Arefi (Le Point, 7 octobre 2014), il y aurait 582000 colons israéliens installés illégalement dans les territoires palestiniens, dont 200000 à Jérusalem-Est. Mais Israël multiplie les annonces. Le 27 octobre dernier: construction de 1000 logements de colons à Jérusalem-Est. Le 5 juin: 3000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Pour en savoir plus