Au détriment de la population
Le coup d'État interrompait violemment le projet socialiste de l'Unité populaire qui répondait aux aspirations de justice sociale d'une partie importante de la population, en particulier de la classe travailleuse marginalisée. Les élites chiliennes et les États-Unis redonnaient le pouvoir à la droite.
Quand Pinochet quitta la présidence en 1990, il laissait le pouvoir à une démocratie de façade bien ficelée au service des élites enrichies par la privatisation des entreprises d'État et le pillage des ressources naturelles. On y garantissait l'impunité aux civils et militaires coupables de crimes contre l'humanité. L'ordre économique restait incroyablement favorable aux banquiers et aux investisseurs au détriment du bien commun. Ce Chili a été présenté hypocritement depuis lors comme un exemple de réussite du modèle économique néolibéral prônée par le FMI et la Banque mondiale.
Les défis d'aujourd'hui
Actuellement en campagne électorale présidentielle, le Chili fait face aujourd'hui à des défis colossaux hérités de la dictature: la démocratisation des forces armées demeurées les gendarmes d'un État policier; la reconnaissance de l'existence du peuple Mapuche et des droits des autochtones; la protection du territoire national face aux pratiques prédatrices des compagnies minières au détriment des communautés et de l'environnement; le retour à une éducation publique de qualité, gratuite et universelle. Le rêve d'Allende se poursuit dans la résistance d'un peuple courageux.
Des actions québécoises
Le Québec a toujours soutenu cette lutte des Chiliennes et des Chiliens pour la démocratie. C'est ainsi que depuis 1973, suite au coup d'État, un groupe de Trois-Rivières a mis sur pied le Comité de Solidarité Québec-Chili, qui célèbre avec fierté ses quarante ans de mobilisations sous l'appellation du Comité de Solidarité/Trois-Rivières. La démocratie, si menacée de nos jours, ne pourra survivre sans la solidarité entre les peuples.