Pays de 10 millions d'habitants, la Grèce est confrontée à une crise économique et sociale depuis 2009. Elle n'a eu d'autres choix que de demander l'aide du Fonds monétaire international (FMI) et de la Communauté européenne, dont elle est membre depuis 1981.
D'où vient la crise?
Les origines de cette crise tiennent à plusieurs facteurs. Il y a d'abord l'endettement consécutif aux jeux olympiques de 2004; on parle ici d'au moins 27 milliards de dollars canadiens. Il y a eu l'impact sévère de la récession mondiale de la période de 2008 à 2010. À ce moment, les deux principaux moteurs économiques de la Grèce pour l'entrée de devises étrangères et de revenus en général, soit le tourisme et le transport maritime, ont eu peine à se relever. Pourtant, de 2000 à 2008, l'économie grecque était l'une des plus dynamiques d'Europe, grâce, entre autres, à l'apport massif de capitaux étrangers.
De l'aide qui fragilise le pays
Or, les institutions prêteuses ont posé des conditions dures, même très dures pour la Grèce: réduction massive du poids de l'état et du secteur public, baisse des rentes de retraites versées aux fonctionnaires, vente ou liquidation d'entreprises et d'institutions publiques, recul du salaire minimum, flexibilité accrue du marché du travail, etc. Déjà fragilisée, la Grèce étouffe. En d'autres mots, pour se faire aider, la Grèce doit aider, d'une certaine manière, ces créanciers.
Les conséquences
Et quelles sont les conséquences de l'application de ce plan ? Le peuple grec, dans son ensemble, est une victime. Illustrons le tout par des faits: En 2008, le taux de chômage grec se chiffrait à 9,4 %. Depuis le début de 2013, il s'affiche à 27 %. Ce taux est grimpé à 50 % chez les moins de 25 ans. Le produit intérieur brut (PIB) est en recul constant depuis 5 ans. Ainsi, il se chiffrait à 332 milliards de dollars américains en 2008; en 2013, cette statistique a fondu à 244 milliards de dollars US. Une diminution de 27 %. Il n'est donc pas surprenant de constater que la pauvreté se développe et que les plus démunis deviennent les plus vulnérables. La crise économique s'est transformée en crise sociale et les Grecs ont encore des moments difficiles à passer, l'austérité qui leur est imposée devant être salutaire pour eux. Du moins, c'est ce qu'on leur dit…
Le FMI s'est trompé en misant sur l'austérité
Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu que le plan de sauvetage de la Grèce en 2010 s'était soldé par des «échecs notables» en raison de projections de croissance trop optimistes. L'économie de ce pays a donc été confrontée à une récession bien plus forte que prévu.
Les projections de dette publique grecque établies par le FMI ont elles aussi été dépassées et n'ont pas anticipé l'explosion de l'endettement du pays qui pourrait dépasser cette année 170% de son PIB.