Des touristes pour la Palestine?

Chronique écrit par le comité de rédaction du CS/TR

et parue dans le Nouvelliste le 1er juin dernier

La récente annonce, du secrétaire d'État américain John Kerry, d'un plan destiné à relancer l'économie palestinienne en difficultés et qui devrait générer quatre milliards de dollars d'investissements, notamment dans le secteur de l'immobilier touristique, détourne l'attention sur les causes véritables du conflit qui engendre pauvreté et détresse dans la population palestinienne. Pendant ce temps, l'État d'Israël continue à favoriser l'expansion des colonies juives en Cisjordanie provoquant une forte opposition chez les Palestiniens comme chez un bon nombre d'États membres de l'ONU. L'Autorité palestinienne s'est retirée des négociations de paix en 2010 en raison de la poursuite de la construction de colonies de peuplement juif en Cisjordanie occupée.

Quelle est l'origine du conflit?

En 1948, l'ONU a décrété la création de l'État d'Israël et la partition de la Palestine, contre la volonté des Palestiniens qui l'habitaient et des pays arabes voisins, afin d'y implanter un foyer national juif. Or la situation du peuple palestinien n'a cessé de s'aggraver depuis l'annonce de la création de l'État d'Israël. Non seulement le territoire de la Palestine a-t-il diminué, mais la population palestinienne vit, depuis 1967, sous l'occupation militaire israélienne qui n'en finit plus. Et cela malgré les dizaines de résolutions de l'ONU demandant le retrait des troupes israéliennes des territoires occupés et la création, aux côtés de l'État hébreu, d'un État palestinien viable aux frontières internationalement reconnues.

La position du Canada?

Avant 2004, les premiers ministres canadiens alignaient leur position sur celle de l'ONU et préconisaient le règlement du conflit par une approche réaliste. Ainsi quand l'État israélien annonçait la construction de nouvelles colonies illégales en territoire palestinien, le Canada exigait que le droit international soit respecté. Maintenant, le Canada pratique une politique d'appui inconditionnel à Israël allant à contre-courant du droit international. Aujourd'hui, le Canada fait partie de la minorité de pays dans le monde qui n'appuie pas la reconnaissance de l'État Palestinien à l'ONU même comme simple membre observateur.

Quelles sont les solutions à ce conflit?

Les solutions à ce conflit qui perdure depuis plus de 60 ans semblent si simples et évidentes : Partager la terre en garantissant la souveraineté de l'État palestinien sur les territoires définis en 1967 par l'ONU. Ces frontières englobent la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Cela implique évidemment que l'armée israélienne se retire des territoires qu'elle occupe illégalement, que le gouvernement israélien arrête de construire des colonies en territoire palestinien. Les Palestiniens demandent à Israël d'appliquer la résolution 194 adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1948 exigeant le droit de retour de ces réfugiés dans leurs terres ou leur juste compensation. Ces solutions sont les seules possibles pour régler de façon «viable» ce conflit et pour redonner espoir, dignité et paix aux Palestiniens et aux Israéliens.

Les réfugiés du conflit

1948

Environ 800000 Palestiniens ont dû fuir ou ont été chassés de leurs maisons et de leurs terres en raison de la guerre avec les Israéliens

2013

Plus de 5 millions de réfugiés sont entassés dans des camps au Liban en Jordanie ou en Syrie.

Pour en savoir plus

Comité de Solidarité/Trois-Rivières www.cs3r.org Le Nouvelliste www.lenouvelliste.ca Réfugiés oubliés

WEBdocumentaire de Radio-Canada sur les réfugiés palestiniens

http://www.radio-canada.ca/sujet/visuel/2011/05/03/001-refugies-%20palestiniens-chatila.shtml

Palestiniens et juifs unis (PAJU)

http://www.pajumontreal.org/

Site d'information et d'analyse sur la situation en Palestine occupée